Pour mon dernier jour en Nouvelle Zélande (car oui c'est le dernier (le dernier William... le dernier)) je décide de passer la journée dans la ville de Summer, sorte de port de plaisance voisin recommandé par les brochures touristiques de l'hôtel.
Summer est constituée à 90% de mouettes et à 10% de touristes japonais. La cohabitation ne se fait pas sans une grosse tension véritablement palpable entre les deux communautés. Il n'y a qu'à voir la lueur de réprobation dans l'oeil de cette mouette fustigeant des vandales nippons du regard.
D'ailleurs, si un lecteur providentiel parlant le japonais est en mesure de traduire ce que ceux-ci écrivent dans le sable (interdiction de répondre 81)...
L'enthousiasme frappant de ces jeunes hommes à écrire cette inscription me fait penser à Hiro Nakamura. Je les imagine déjà, une fois le méfait accomplie, poser pour une photo de groupe, les bras en l'air en criant "YATAAAAAA!!!". C'est fou ce qu'on est blindé de clichés parfois...
Cette provocation de la part des japonais ne reste pas longtemps sans représailles de la part des mouettes qui se rassemblent immédiatement en bande pour une mission de rétribution sur leur véhicule.
Trop de violence. Je quitte Summer pour faire un tour sur les hauteurs en direction du Mont Pleasant. De là-haut, j'ai une vue imprenable sur Christchurch.
Un incendie en centre ville me donne envie d'organiser à l'improviste une séance de photo artistique. Je baptise la composition suivante "Christchurch Is Burning But The Sheep Don't Care".
Christchurch Is Burning But The Sheep Don't Care
Je laisse la voiture sur le bas-côté et grimpe à pied jusqu'au sommet. De là haut, j'ai une très belle vue sur la baie des Français (apparemment c'est là que les colons français avaient élu domicile fut un temps).
En fin de journée, une question me taraude. Christchurch est au bord de l'eau, pourtant en centre ville, aucun panneau signalétique n'indique la plage, ni même l'océan. Je rallume le GPS en mode boussole et trace vers l'est. S'il y a une plage je la trouverai (oh oui je la trouverai).
La route est longue et parfaitement droite sur 2km, le long de la presque île de Southshore. Le quartier est complètement désert à part un vieux qui fait la sieste dans un hamac et une petite fille qui se promène pied nue sur le trottoir. Probablement le coin le plus tranquille de la planète.
Arrivé au bout de la route, je laisse la voiture et pars à travers les buissons en quête d'océan. J'hallucine de voir un aussi grand front de mer laissé intact et sauvage dans une ville de 370 000 habitants.
Je fini par atterrir sur la plage qui est déserte. Il est interdit de se baigner à cause de très violents courants marins causés par les marées lorsque l'estuaire se remplit d'eau.
De manière amusante, sur cette plage lorsqu'on se trouve à la pointe de la presqu'île, on a de l'eau autour de soit à 270°.
Le soleil se couche et se reflète sur l'eau de l'estuaire avec une intensité telle qu'il éclaire quasiment plus qu'en plein jour.
Je me ballade sur la plage et regarde une dernière fois le soleil de Nouvelle Zélande se coucher.
Fin du périple.