Mercredi 25 juillet est sorti dans les salles obscures le « nouveau jouet » de Steven Spielberg et Michael Bay : Transformers (que j’ai eu l’honneur et le privilège de voir en avant première au Grand Rex).
Quand je dis que j’ai eu l’honneur et le privilège de le voir au Grand Rex, c’est un effet de style bloguesque bien évidement formulé dans le but d’installer un climat d’exception au simple fait que je suis allé au Grand Rex mardi soir et que j’ai payé ma place comme tout le monde.
Au retour, je me suis empressé d’aller lire l’article des ecrans.fr (de Libération) dans le but d’assouvir ma soif d’objectivité critique à la source même de l’élite intellectuelle Française. Je fus cependant très surpris de constater que Sébastien Delahaye, (son auteur cloné du cadavre putréfié de Bruno Icher qui s’est lui-même suicidé après avoir vu Tenacious D and the Pick of Destiny) n’avait semble t-il pas mesuré la réelle profondeur scénaristique du film.
Bien évidemment trop modeste pour oser démentir un journaliste de Libé, je vais tenter néanmoins d’apporter une vision plus nuancée de cette œuvre qui m’a semblée incomprise. Cela vaudra aussi pour les quelques spectateurs qui auront partagés cette analyse réductrice de Transformers, n’en déplaise à Alex Liebert qui me soutient corps et âme que ce film est une merde (au fait, quand est-ce qu’on se le mate ton chef d’œuvre ?)
Tout d’abord, je pense qu’il est de mauvais goût de qualifier E.T. de « bestiole rabougrie à tête hypertrophiée ». C’est du racisme, et le racisme… c’est mal. Une telle remarque ne s’acoquine que trop fortement avec la résonance de notre passé colonialiste. Cela en revient au même que de qualifier Will Smith de bougnoule primate au nez aplati, ou Jacky Chan de face de citron court sur pattes. Ces arguments sans tolérance sont intolérants et j’irais même jusqu’à les qualifier d’intolérable, surtout pour un journal de gauche.
Passé ce détail, c’est toute la dimension Kafkaïenne du scénario qui est remise en cause. Selon Seb (j’ai décidé de ne mentionner Sébastien Delahaye que par ce diminutif populaire car il me permet d’écourter quelque peu ma rédaction et surtout parce que Seb, c’est bien), je cite :
« Les plus méchants se déguisent en véhicules militaires. Inutile d’y chercher une quelconque subversion, Bay est bien trop premier degré pour y avoir pensé. »
Je pense au contraire que Michael Bay exprime ici toute son aversion pour la politique guerrière de son propre pays. Le thème humaniste de la réconciliation des peuples, déjà soulevé dans Armageddon, face aux dangers qui menacent notre planète est au cœur de Transformers. Ces valeurs de courage, de solidarité et de compassion face à la logique destructrice de la pensée militaire est l’essence même de son œuvre. Résumons : les humains doivent faire face à l’anéantissement total de leur espèce par l’invasion d’une horde de machines extra-terrestres démoniaques et décident alors d’unir leurs forces dans un esprit d’ouverture et de compréhension mutuelle pour le bien commun afin de combattre d’un seul homme la menace de destruction et ainsi préserver l’Humanité de l'annihilation. Soldats, adolescents, policiers, scientifiques et politiciens se rassemblent dans l’adversité malgré leurs différences et nous démontrent qu’ensemble, tout devient possible (avec des robots guerriers de 15m de haut). L’amplitude du message est d’autant plus subtile qu’au sein même de la communauté robotique, certains robots se sacrifient au nom du droit à la vie et de la liberté des peuples pour s’interposer et protéger la Terre de leurs confrères envahisseurs, instaurant cette notion fondamentale de devoir, d’honneur et de tolérance.
Excusez-moi du peu… quelle merde franco-intello-française peut se targuer d’aborder des sujets aussi universels et capitaux que Transformers ? mmmh ?
Passant du fond à la forme (parce que c’est important de garder la forme), Seb (c’est bien) en vient à formuler une critique très particulière concernant les effets spéciaux. Il dit, je cite : « […] dès lors qu’ils sont en mouvement, les robots deviennent flous. »
Personnellement, et nous étions quelques centaines dans la salle à nous en émouvoir, j’ai trouvé qu’au contraire les effets spéciaux étaient remarquables. Mais bon, peut-être que l’écran géant nous aura trompé, ou peut-être que Seb ferait bien d’aller s’acheter des lunettes chez Afflelou.
Je n’insisterais pas sur la seconde allusion raciste lorsqu’il cite d’un ton dégoûté : « on ne sait trop qui combat qui (la plupart des Transformers sont gris) ». D’une part parce que c’est faux (Optimus Prime est rouge et bleu, Bumblebee et Ratchet sont jaune, Barricade est noir…), d’autre part parce qu’on remerciera Michael Bay de ne pas avoir fait des Robots de combats rose et vert fluo.
Vient enfin le véritable clash entre le message du film et son critique parisien :
« […] ultime retournement de situation qui voit le Bien triompher par une action incompréhensible. »
Certes, je comprend le désarroi. Il est vrai que le scénario de Transformers est très compliqué, comme pour tout bon film d’action Hollywoodien. Je veux bien me dévouer pour notre ami Seb et ne pense pas avoir besoin d’inclure ici la mention « spoiler », car le dénouement du film est si alambiqué que la seule lecture de ce qui suit ne vous sera jamais assez suffisante pour en appréhender le sens.
La fin compliquée de Transformers : Alors en fait le gros cube, il permet aux méchants de détruire la Terre (oui je sais, moi aussi j’ai mis du temps à m’en rendre compte). Je l’ai compris quand Optimus Prime dit à Sam : « Avec le cube, Mégatron peut lever une armée de robots et détruire la Terre ». On en a la confirmation à plusieurs reprises vers la deuxième moitié du film lorsque les gentils cherchent à protéger le cube pour pas que les méchants détruisent la Terre, et aussi dans les dernières 20 minutes quand les militaires donnent le cube à Sam pour pas que les méchants détruisent la Terre. Ensuite, l’action finale qui m’a longtemps déconcertée également, c’est que Sam place le cube dans le cœur de Mégatron pour le faire exploser. Bien sur, je me suis demandé pourquoi moi aussi ! Il s’avère que lorsque l’on a pas dormi pendant les 2 premières heures du film, Optimus explique à 3 reprises que si l’on place le cube dans le cœur d’un robot, la décharge d’énergie est trop importante et le robot est détruit avec le cube. C’est pour ça qu’à la fin, Sam pousse le cube dans le cœur de Mégatron et que ce dernier explose.
C’est vrai que tout n’est pas très facile à comprendre, et c'est sans doute ce qui explique la morale du film : « sans sacrifice, la victoire n’est rien ».
Car je sais Seb que tu n’en as pas bien saisi le sens lorsque tu t’interroges : « Mais quel sacrifice ? Aucun humain n’est mort, seul l’un des « Autobots » a succombé. Sans d’ailleurs que cela émeuve quiconque, puisqu’on aurait bien du mal à se rappeler seulement son nom. ».
Pour ta gouverne Seb, beaucoup d’humains meurent dans le film même si Michael Bay évite de faire des gros plans sur les cadavres sanguinolents. Ce ne sont pas des oublis, ce sont des ellipses (tu sais genre pour pas choquer les gamins, ça se fait au ciné). Quant au robot qui meurt, si cela ne t’émeut pas, homme sans cœur, il s’agit de Jazz. Il se transforme en Pontiac Solstice, il est le robot classe à l’esprit rock’n roll du groupe, très compétent, un brin audacieux, doté d’une mémoire infaillible et toujours très documenté, il est muni d’un moteur surpuissant en théorie capable d’atteindre la vitesse de la lumière. Paix à son âme…
Mais ce détachement envers la mort tragique de Jazz n’est finalement pas une surprise de ta part Seb, quand on voit le cynisme qui t’habite lorsque tu déclames :
« Précédé par une campagne marketing maousse, Transformers a tout du blockbuster d’été basique et calibré. Les produits dérivés existent déjà depuis vingt ans. Un bonheur pour la Paramount, puisque Transformers caracole déjà en tête du box-office américain. […] Ils prennent la forme d’objets de consommation (voitures, radio-cassettes, portables). »
…alors que jusqu’à très récemment, des liens sur certains mots de ton propre article ouvraient des pop-ups contenant des réclames pour une marque célèbre de voitures (qui ont malheureusement disparus depuis… comme c’est dommage) et que tu ne te gènes pas non plus pour faire de la pub aux fameux Apéricubes. Quel paradoxe tout de même non !? (heureusement on ne verra jamais de ça ici)
Il ne reste plus qu’à conclure :
« Les seuls bienheureux sont finalement les deux post-ados du film, trop contents de découvrir les bienfaits du bisou sur la bouche au coucher du soleil. Si c’était pour en arriver là, on aurait pu faire plus rapide. »
Ainsi conclu Seb.
On imaginera facilement :
« De toutes façons, on savait que le bateau coulait, si c’était pour voir cette cruche sur son armoire et l’autre blaireau couler à pic, on aurait pu faire plus rapide. »
« Et puis on le savait qu’Anakin c’était Dark Vador et que Luke c’était son fils, si c’était pour nous refaire le carnet de famille, on aurait pu faire plus rapide. »
« Et puis le soir on le sait très bien que le soleil se couche, si c’est pour en arriver là pourquoi il se lève cet enculé ? »
Tss tss, ne fais-tu pas preuve ici d’un chouia de mauvaise foi ? Ce n’est pas parce qu’on ne comprend pas la fin d’un film de Michael Bay qu’il faut immédiatement tomber dans l’amertume Seb.
D’autant plus que le bisou final est excessivement important car il conclu enfin le fantasme du spectateur mâle qui, s’identifiant à Sam, a passé 2h20 à s’imaginer Megan Fox nue et dégoulinante de sueur sous l’éclat émoustillant de son regard de braise.
Megan Fox qui se révèle très, mais alors très très très bonne (actrice, bien sur). D’ailleurs, les fans de la série Two and a Half Men (je pense à SuperBatard et Lea, je vous fais plein de poutous) n’auront pas manqué de remarquer qu’il s’agit là de la même actrice qui incarne la petite fille de Bertha dans la série (photo à gauche).
Bon… je sais bien que tous les autres s’en contre-foutent.. je vous vois entrain de scotcher sur les photos vous savez… OH ! JE VOUS CAUSE !
Je disais, Megan Fox qui joue dans Two and a Half Men, une très bonne série avec Charlie Sheen qui passe en ce moment sur Canal+ le matin à 7h, mais qui ne se déguste qu’en V.O. pour cause de doubleurs sans pitié pour le ton original de la sér… NON MAIS VOUS ARRETEZ DE MATER LES PHOTOS COMME DES PORCS ! EEEH OOOH !!!
Bon et puis merde…